Province du Mudurnu, Turquie

Le secteur immobilier turc pâtit des difficultés économiques du pays…

Si la construction fut l’un des moteurs de croissance économique pour le pays à l’arrivée au pouvoir du président Erdogan, le secteur s’est depuis replié de 5,3 % sur le troisième trimestre de l’année 2018, obligeant de nombreuses entreprises turques à se placer sous le régime des faillites. Aujourd’hui dans le pays, sur quatre entreprises en faillite, trois relèvent du secteur de l’immobilier. Ajoutant à cela, 2 millions de logements construits et restant invendus sur les 16 dernières années, il est aujourd’hui indéniable qu’une bulle immobilière risque d’exploser très prochainement en Turquie…

Un projet pourtant ambitieux et prometteur

Après avoir obtenu toutes les permissions et autorisations nécessaires, le grand constructeur immobilier turc qu’est Sarot lance en 2014 la construction de son projet “Burj Al-Babas” au nord ouest de la Turquie au cœur de la ville de Mudurnu.

Le projet est impressionnant et vise la construction de villas privatives à l’architecture inspirée de celle des châteaux français.

Si ces bâtisses ressemblent jusqu’ici à celles des comtes de fées, le projet, lui, vire rapidement au cauchemar. Alors que le groupe achevait la construction de 351 des 700 villas commandées, le groupe Sarot se voit criblé de dettes après avoir réalisé des travaux à hauteur de 100 millions de dollars tandis que les acheteurs (principalement issus des pays du Golfe) se voient incapables de payer les maisons en raison de la chute des prix du pétrole et des fluctuations économiques du BTP en Turquie.

Projet Burj Al-Babas

La demande du constructeur d’être placé sous le régime des faillites a donc été acceptée par le tribunal en novembre, qui a coupé court à l’avancée des constructions laissant des centaines de maisons à l’abandon…
Le constructeur turc Sarot n’aura donc pas échappé aux conséquences de ce repli du secteur immobilier.

L’Etat décide d’intervenir pour relancer l’investissement

En grande difficulté économique depuis un moment, la Turquie a donc décidé de mettre en oeuvre des dispositifs afin d’inciter les investisseurs étrangers à s’intéresser au marché de l’immobilier turc. Ainsi, tout investisseurs acquérant un logement à hauteur de 250 000 dollars bénéficiera d’une simplification des procédures quant à l’obtention de la nationalité turque alors qu’il était nécessaire d’investir plus d’un million de dollars auparavant.

Espérons pour les Turques que ces dispositions porteront leur fruit.

Quelques 351 villas déjà construites
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